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28 November 2023

Rapport sur les discriminations en France : edition 2023

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Ce rapport, publié par l'Observatoire des Inégalités, réunit des preuves chiffrées des discriminations en France, que leur motif soit la couleur de peau, l’origine, le sexe, le handicap, l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou encore l’appartenance syndicale. Il souhaite dresser un inventaire général des travaux menés pour offrir une vision transversale des discriminations pour un large public.

La société française est plus ouverte qu’il y a vingt ans. Le racisme recule : 60 % des Français déclarent n’être « pas du tout racistes », deux fois plus qu’il y a 20 ans, selon la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH). Et la part de ceux qui pensent qu’il y a des « races supérieures à d’autres » a été divisée par trois, de 14 % à 5 %.

Pourtant, les manifestations les plus violentes de racisme ne reculent pas. La police et la gendarmerie ont enregistré 12 500 crimes et délits à caractère raciste en 2022, un chiffre en hausse ces cinq dernières années selon le ministère de l’Intérieur. De plus, lorsqu’on interroge la population, plus de 500 000 personnes déclarent avoir subi une injure raciste au cours d'une année.

Ce rapport rassemble un ensemble de preuves montrant que certaines catégories de population subissent un traitement défavorable :

  • Un candidat au nom français a près de 50 % de chances supplémentaires d’être rappelé par un employeur par rapport à un candidat au nom maghrébin.
  • Lorsqu’il cherche un logement, le candidat au nom « français » a 50 % de chances en plus d'avoir un rendez-vous pour en visiter un que le candidat au nom africain.
  • Quant au patient sans papiers couvert par l’Aide médicale de l’État qui prend en charge ses frais de santé de base sous conditions, il a 25 % de chances en moins d’obtenir un rendez- vous médical qu’un patient lambda.

L’effet sur les catégories concernées par les discriminations est massif. Une personne sur cinq âgée de 18 à 49 ans dit avoir subi au moins une discrimination au cours des cinq dernières années, selon l’Ined et l’Insee. Pour les descendants d’immigrés, ce chiffre est de 28 % et pour les personnes nées outre-mer, de 32 %.

Pour les victimes, les conséquences sont très concrètes. Le taux de chômage des immigrés d’Afrique, par exemple, est 2,25 fois plus élevé que pour les personnes sans ascendance migratoire.

Les discriminations sont patentes : à sexe, âge, niveau de diplôme, catégorie socioprofessionnelle et lieu d’habitation comparables, le risque d’être au chômage est 1,96 fois supérieur pour les descendants d’immigrés d’Afrique.

Ces personnes se heurtent en plus aux inégalités sociales et liées à l'âge sur le marché du travail, avec un niveau de diplôme en moyenne plus faible. Et même à la loi, qui interdit toujours aux étrangers non européens de postuler à cinq millions d’emplois – de policier à buraliste, en passant par agent des hôpitaux, par exemple –, ce qui crée un désavantage massif.

Details

Authors
Observatoire des Inégalités
Geographic area
France
Contributor type
Organisations-non-gouvernementales/société civile
Original source
Posted by
Diane Hassig
Country Coordinator

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