Alors que les modalités d’acquisition de la nationalité française font à nouveau débat, un retour sur leur pluralité s’avère riche d’enseignements.
Chaque année, autour de 100 000 personnes acquièrent la nationalité française, le plus souvent en lien avec leur situation familiale (mariage, naissance et enfance en France, parents d’enfants français…). Ces acquisitions de nationalité tiennent aussi aux mutations historiques et géopolitiques. Ainsi depuis le début des années 1960, plus de 200 000 personnes sont redevenues françaises après avoir perdu cette nationalité, en particulier lors de l’accès à l’indépendance de territoires colonisés.
Comment devient-on français ou parfois le redevient-on ? Après avoir décrit les différentes façons de devenir français, les auteurs se penchent sur la procédure de réintégration, qui a concerné plusieurs milliers de personnes par an des années 1980 aux années 2010. L’analyse dans la durée de cette procédure discrète et méconnue permet d’éclairer certains des "troubles dans la nationalité" de l’ère postcoloniale.
La majorité des Français le sont depuis leur naissance, la plupart "héritant" de la nationalité française de l’un de leurs parents (c’est le cas d’environ 650 000 nouveau-nés en 20221), un nombre plus réduit par le "double droit du sol" (ils sont nés en France de parents étrangers dont l’un au moins est né en France). Par ailleurs, tous les ans, autour de 100 000 personnes deviennent françaises par d’autres canaux. Il existe en effet plusieurs modalités d’acquisition de la nationalité française en fonction de la situation des personnes, selon, par exemple, que l’on soit né en France de parents étrangers, que l’on ait épousé un conjoint français, que l’on soit immigré en France depuis plusieurs années.
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- Institut national d'études démographiques
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- France
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- Universitaires et experts
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