En 2023, il y a eu 142 649 demandes de protection internationale introduites à l’OFPRA (+8,7 % par rapport à 2022), dont 142 184 demandes d’asile et 465 demandes de statut d’apatride. Sur les 124056 premières demandes d’asile, l’Afghanistan est demeuré le pays de provenance des demandeurs le plus représenté. Il est également noté une augmentation des demandes en provenance de l’Ukraine (+73 %), du Soudan (+77 %), de la République démocratique du Congo (+34 %) et de Haïti (+45 %), où la violence aveugle sur certaines parties de ces États expose la population aux persécutions.
Les trois premiers flux de premières demandes sont remarquablement stables par rapport à l’année dernière et représentent respectivement 14 % de la demande totale pour l’Afghanistan, premier flux pour la sixième année consécutive avec 17 550 premières demandes, 6,9 % pour le Bangladesh et 6,8 % pour la Turquie. La Géorgie, quatrième pays de provenance en 2022, redescend à la septième place avec une demande en baisse de pratiquement 30 %. De même, la demande albanaise est plus que divisée par deux sur un an (2 517 premières demandes contre 5 330 en 2022) et quitte la liste des dix principaux pays de provenance. À l’inverse, les demandes ukrainiennes (+119 % avec 3 065 premières demandes) et sri lankaises (+84 % avec 3 047 premières demandes) ont fortement augmenté et constituent respectivement les dixième et onzième plus importants flux.
La demande en provenance du continent africain équivaut à 40 % du total. La République démocratique du Congo (+34 %), la Guinée (+46 %) et la Côte d’Ivoire (+16 %) en constituent les principaux pays de provenance. Fait notable, le Soudan, qui occupe désormais la neuvième place avec 3 094 premières demandes, voit sa demande progresser de près de 80 %.
L’Île-de-France accueille toujours le plus grand nombre de primo-demandeurs d’asile mais dans des proportions moindres qu’auparavant (27,6 % contre 31,4 % en 2022), ce qui semble être le résultat de la politique d’orientation directive des demandeurs et de la mise en place des dix sas régionaux d’accueil temporaire à compter du printemps 2023. Suivent les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est qui continuent de représenter environ 10 % des demandeurs et les régions Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur qui totalisent entre 6 et 7 % de ceux-ci.
La majorité des primo-demandeurs d’asile sont de sexe masculin, quand bien même leur part continue de décroître (61,5 % contre 64 % en 2022). Les majeurs représentent toujours 74 % du total des primo-demandeurs et il est à noter que si les demandes des mineurs non accompagnés restent faibles (1 329 premières demandes), elles ont augmenté de pratiquement 36 % en un an.Les célibataires représentent pratiquement la moitié des primo-demandeurs et ceux qui sont en couple au moment de l’introduction de la demande de protection représentent 45,2 %. L’âge moyen des primo-demandeurs majeurs, stable, s’établit à 33 ans.
En 2023, l’Ofpra a pris 136 811 décisions (+1,7 % par rapport à 2022). Le taux de protection à l’Ofpra, établi à 32,9 %, gagne près de quatre points. Cette importante hausse s’explique notamment par le poids, dans le total des décisions, de nationalités historiquement à fort taux de protection comme la Syrie et l’Afghanistan, ou ayant révélé de plus forts besoins de protection en raison d’une évolution de la situation sécuritaire comme en Ukraine et en Haïti. L’Office a octroyé un statut de réfugié dans 63 % des cas et une protection subsidiaire dans 37 % des cas.
En 2023, 60 895 personnes ont été nouvellement placées sous la protection de l’Ofpra, par décision de l’Office ou de la CNDA. La population sous protection de l’Ofpra est ainsi estimée au 31 décembre 2023 à 599 436 bénéficiaires de la protection internationale.
L’année 2023 a été marquée par une augmentation significative des demandes d’asile introduites par des mineurs non accompagnés (MNA), soit 1 350 demandes contre 1 003 en 2022 (+34,6 %). Ce nombre s’explique notamment par les arrivées toujours importantes de jeunes Afghans, dont le pays connaît un contexte sécuritaire très dégradé. Ainsi, 808 Afghans ont-ils sollicité l’asile en 2023, ce qui représente 60,8 % du total des demandes des MNA, un chiffre stable par rapport aux années précédentes. Le reste des demandes est largement représenté par le continent africain, principalement la République démocratique du Congo (6,6 %), la Guinée (4,7 %), la Côte d’Ivoire (4 %) et le Soudan (3,2 %). La Turquie apparaît en 6e position (2,1 %). Le profil de ces mineurs n’a pas beaucoup évolué, puisqu’il s’agit avant tout de jeunes garçons, avec 1 107 demandes, quand les jeunes filles sont à l’initiative de 222 demandes.
En 2023, plus de 1,1 million de personnes ont demandé l’asile dans les États membres ou États associés à l’Union européenne (UE+), ce qui représente une augmentation de 18 % par rapport à 2022, avec des chiffres équivalents aux années 2015-2016 au moment de la crise migratoire. Faisant partie des trois principaux pays de destination avec environ 167 000 demandes introduites sur son territoire, la France se situait après l’Allemagne (334 000 demandes) et devant l’Espagne (162 500demandes). De son côté, Chypre est resté le pays avec la pression par habitant la plus élevée (1/78 habitants).
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- Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA)
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