Au 1er janvier 2018, 67 millions de personnes vivent en France, dont 6.6 millions d’immigrés selon le dernier recensement de la population. Selon des chiffres publiés par l’Insee en avril 2021, entre les 1I³ janvier 2017 et 2018, la population s’est accrue de 317 000 personnes, et parmi elles, 44 % sont immigrées.
En douze ans, la contribution des immigrés à l’accroissement démographique a fortement augmenté : elle était de 28 % en 2006. En effet, la croissance de la population non-immigrée s’atténue sous l’effet d’une baisse du solde naturel et de sorties du territoire toujours plus nombreuses que les entrées. Dans le même temps, la croissance de la population immigrée est demeurée plus stable sur la période. Mécaniquement, la contribution de la population immigrée à la croissance de la population totale s’accroît.
En 2019, 385 000 personnes sont entrées en France, un niveau globalement stable depuis 2016 (377 000). Parmi ces personnes, il y a 273 000 immigrés, dont 112 000 sont originaires d’Afrique (dont 57 000 du Maghreb), 87 000 d’Europe, 44 000 d’Asie et 30 000 d’Amérique ou d’Océanie.
Peu d’immigrés viennent s’installer en France au-delà de 45 ans et les sorties compensent à peu près les entrées. C’est pourquoi le solde migratoire des immigrés ne provient quasiment que des personnes de moins de 45 ans. Entre 2006 et 2017, les mineurs portent l’essentiel de la hausse du solde migratoire des immigrés : leur solde migratoire a augmenté de + 30 000 personnes, passant de + 43 000 à + 73 000.
Près de 60 % des nouveaux arrivants immigrés ont moins de 30 ans : un quart sont mineurs et un tiers sont âgés de 18 à 29 ans. Les immigrés arrivés en 2019, âgés de 15 ans ou plus, ont des niveaux de diplômes plus polarisés que l’ensemble de la population, c’est-à-dire avec des proportions plus fortes de personnes sans diplôme (24 % contre 20 %) et de diplômés du supérieur (43 % contre 30 %). Parmi les immigrés arrivés en France en 2019 et âgés de 15 ans ou plus, 32 % sont en emploi début 2020.
Dans cette publication, l’INSEE, présente un point sur l’impact de la crise sanitaire sur les entrées des immigrés sur le territoire français en 2020.
Pour l’année 2020, les flux migratoires issus du recensement de la population ne sont pas disponibles. Toutefois, d’autres sources permettent d’appréhender l’impact de la crise sanitaire sur les flux d’arrivées en France. Ainsi, d’après les premières estimations du Ministère de l’Intérieur, en France métropolitaine, le nombre de premiers titres de séjour délivrés en 2020 a chuté de 21 % par rapport à 2019 (Direction générale des étrangers en France, 2021). Il s’agit des titres valables un an ou plus et des visas long séjour valant titre de séjour, dont le concept se rapproche le plus de la population résidente dans le recensement. Cette baisse concerne plus particulièrement les titres accordés pour motif économique (− 31 %) et dans une moindre mesure ceux pour motif étudiant (− 20 %), familial (− 17 %) et humanitaire (− 15 %). Ces chiffres ne portent que sur les ressortissants des pays hors Union européenne, mineurs de plus de 16 ans souhaitant travailler ou majeurs.
En complément, d’après l’enquête Emploi, entre 2019 et 2020, en France hors Mayotte, les entrées diminuent de 21 % pour les immigrés (− 18 % pour ceux originaires de l’Union européenne, − 22 % pour les autres pays) et de 40 % pour les non-immigrés. Ces résultats sont similaires aux chiffres sur les premiers titres de séjour, bien que l’enquête ne porte que sur les personnes de 15 ans ou plus des ménages vivant en logement ordinaire. En effet, les immigrés récemment arrivés sont surreprésentés dans les hébergements collectifs.
Details
- Authors
- LÊ Jérôme
- Geographic area
- France
- Original source
- Posted by