
L’enquête "Vécu et ressenti en matière de sécurité" de 2022, interroge les personnes sur les discriminations, c’est‑à‑dire les traitements défavorables (par exemple le refus de se voir accorder un emploi, une promotion, un logement, un prêt ou tout autre bien ou service) qu’elles estiment avoir subies en raison de critères retenus par la loi (article 225‑1 du code pénal), notamment la couleur de peau, l’origine, la religion, l’orientation sexuelle, le sexe, l’état de santé, le handicap, les opinions politiques, l’activité syndicale, l’âge, l’état de grossesse ou le lieu de résidence.
Cette enquête dite de « victimation » a par ailleurs pour objectif principal de recenser les violences subies, quelle que soit leur nature (violences sexuelles ou physiques, harcèlement, menaces, injures et insultes ou atteintes à la vie privée). Les motifs de ces violences sont recueillis, ce qui permet de caractériser une partie d’entre elles comme étant à caractère discriminatoire, quand elles mobilisent un critère prohibé. Les violences et les discriminations sont deux expériences distinctes, que les personnes décrivent séparément au cours de l’enquête.
En France métropolitaine, Martinique, Guadeloupe ou à La Réunion, 1,9 % des personnes âgées de 18 ans ou plus déclarent avoir subi au cours de l’année 2021 au moins une fois des discriminations en raison de leurs couleur de peau, origines, religion, orientation sexuelle, sexe, d’un handicap ou de tout autre critère reconnu par la loi. Plusieurs motifs peuvent être cités en même temps. Les plus souvent mentionnés sont les origines (48 %), la couleur de peau (29 %), puis la religion (25 %).
Interrogées par ailleurs sur les violences subies et leurs motifs, 2,7 % des personnes déclarent avoir été victimes, la même année, d’au moins un type de violences (physiques, verbales ou psychologiques) à caractère discriminatoire. 42 % des victimes de ces violences citent le sexe comme motif, 32 % l’apparence physique, 23 % l’âge et 21 % les origines.
À autres caractéristiques comparables, les jeunes, les personnes en situation de handicap et les minorités sexuelles déclarent davantage d’atteintes, que ce soit des discriminations ou des violences à caractère discriminatoire.
Six profils de victimes peuvent être distingués selon l’expérience subie, discrimination ou violence à caractère discriminatoire, et les motifs invoqués. Les trois premiers profils regroupent trois quarts des victimes. 37 % des victimes constituent un premier profil associé avant tout à des violences commises au motif du sexe, de l’apparence physique ou de l’âge de la victime. Un deuxième profil (21 % des victimes) regroupe uniquement des victimes de discriminations, essentiellement en lien avec les origines, la couleur de la peau ou la religion. Un troisième groupe (18 %) rassemble des victimes d’atteintes à la personne fondées sur les mêmes motifs, mais qui dans 80 % des cas sont uniquement des violences.
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- Authors
- Valérie Bernardi, Valérie Carrasco, Sandra Zilloniz, Service statistique ministériel de la sécurité intérieure
- Geographic area
- France
- Contributor type
- Universitaires et experts
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