
Cette publication révèle les multiples formes de discriminations et de racisme auxquelles les personnes perçues comme d’origine asiatique sont exposées dans différents domaines de la vie sociale, que ce soit à l'école, dans le monde du travail ou l'espace public.
Cette étude, soutenue par le Défenseur des droits, a été menée par le Réseau de recherche pluridisciplinaire « Migrations de l’Asie de l’Est et du Sud-Est en France » au sein du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), en partenariat avec l’Association des Jeunes Chinois de France (AJCF).
L'étude REACTAsie s’appuie sur des entretiens biographiques approfondis menés auprès de 32 jeunes diplômés, résidant en France et originaires de l’Asie de l’Est et du Sud-Est. Elle met en avant la spécificité du racisme anti-asiatique par rapport aux autres formes du racisme. Elle a pour originalité de s’intéresser au vécu des discriminations et du racisme des jeunes diplômés d’origine asiatique, quels que soient leur origine nationale/régionale et leur statut migratoire. La focale portée sur les jeunes diplômés et les travailleurs qualifiés permet de mettre en évidence l'irréductibilité des questions raciales : les discriminations et la stigmatisation raciste touchent également les personnes socialement favorisées, constitutives d’une « minorité modèle ».
L’enquête souligne plusieurs spécificités propres aux expériences du racisme et des discriminations chez les personnes d'origine asiatique : leur banalisation et le caractère ordinaire de leurs manifestations, le faible taux de réactions et de recours, une expression paroxystique du racisme anti-asiatique durant la pandémie de Covid-19 avec un effet catalyseur dans la conscientisation.
Deux leviers d’action principaux se dégagent de cette analyse : le premier concerne l’augmentation du pouvoir d’agir des communautés d’origine asiatique, l’empowerment, afin de prendre conscience et reconnaître les manifestations de racisme et d’actes de discrimination, aux fins de s’en protéger, d’y résister et de les combattre. Le second levier consiste à sensibiliser la population d’origine non asiatique et les acteurs institutionnels aux discriminations et racisme anti-asiatique.
Combattre le racisme structurel nécessite une remise en question de la structuration sociale. Cette étude met en évidence la nécessité de poursuivre les travaux de recherche pour objectiver les situations de discriminations en multipliant les travaux à partir de différentes méthodes (testing, questionnaire, etc.) et à des fins de comparaison entre les populations asiatiques et les autres minorités.
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- Authors
- Réseau de recherche pluridisciplinaire « Migrations de l’Asie de l’Est et du Sud-Est en France » (MAF)
- Geographic area
- France
- Contributor type
- Universitaires et experts
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