En 2017, le Gouvernement français s'est engagé dans un Grand plan d'investissement de 57 milliards d'euros, mené tout au long du quinquennat, afin d'accompagner les réformes structurelles et répondre à quatre défis majeurs de la France, dont celui de l’accès à l’emploi. A ce titre un Plan d’investissement dans les compétences (PIC) a été mis en place. Il visait à former un million de jeunes et un million de demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés et à transformer en profondeur le système de formation professionnelle.

En décembre 2019, le Comité scientifique de l’évaluation du PIC a souhaité mener une évaluation globale de la façon dont l’accès au marché du travail est pris en compte dans les politiques locales d’accueil et d’intégration des réfugiés. Cette étude est cofinancée par le Ministère de l’Intérieur. Cette étude s’est faite au travers de 8 monographies départementales (Bouches-du-Rhône, Gard, Ille-et-Vilaine, Nord, Haute-Saône, Paris, Val d’Oise et Somme.), portant sur la période 2018-2021.

Les conclusions des rapports ont été présentées lors d’une journée d’études organisée, par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), le 23 juin 2022. Celle-ci portait sur les "Dispositifs d’intégration professionnelle des réfugiés".

Cette étude pointe que les bénéficiaires de la protection internationale sur la période 2018-2021 présentent des caractéristiques spécifiques : ce sont en majorité des hommes jeunes, le plus souvent allophones et avec un niveau scolaire peu élevé. Pour répondre aux enjeux d’intégration professionnelle de cette population, la coordination entre les différentes mesures mises en place progresse. Néanmoins des problèmes de lisibilité et d’éclatement de cette offre peuvent subsister. Les politiques d’intégration professionnelle et les parcours des réfugiés apparaissent comme fortement structurés par les tensions sur les capacités d’hébergement et de logement sur le territoire, qui rend utile l’implication active des acteurs de l’hébergement social pour l’accompagnement vers l’emploi.

Les monographies départementales relèvent par ailleurs un manque sur les formations linguistiques à destination des personnes en situation d’illettrisme d’une part et à un niveau intermédiaire d’autre part. Elles identifient aussi un enjeu de coordination et de repérage de l’offre de formation linguistique de la part des prescripteurs.

Enfin, si le programme Hope (Hébergement Orientation Parcours vers l’Emploi) est salué par beaucoup d’acteurs pour sa capacité à sécuriser les parcours de professionnalisation des réfugiés, il concerne de petits effectifs et reste concentré essentiellement sur un public masculin.