L’immigration chinoise en France s’est fortement accélérée dans les années 1980 avec l’ouverture économique de la Chine et la libéralisation de sa politique d’émigration : en 2021, environ 6 millions d’immigrés chinois étaient installés dans les pays de l’OCDE, soit 13 % de leur population immigrée totale. Trois sur quatre résidaient dans seulement 5 pays : États-Unis, Canada, Australie, Japon et Corée du Sud. Entre 2006 et 2021, après l’Australie et la Nouvelle Zélande, c’est dans quelques pays d’Europe que leur présence a augmenté le plus vite, pour s’établir à au moins 1,2 million sur l’ensemble du continent en 2021.
En 2021, la population immigrée de la France compte moins de 2 % d’immigrés d’origine chinoise, soit environ 116 000 personnes. Elle se place en 5e position en Europe, après l’Italie, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne.
En France, le nombre d’immigrés chinois a augmenté cinq fois plus vite que celui de l’ensemble des autres immigrés entre les recensements de 1982 et 1990 (+10 % par an en moyenne). Leur croissance a fortement ralenti depuis et est désormais inférieure à celle de l’ensemble des autres immigrés (respectivement +1,2 % et +2,1 % par an dans la seconde moitié de la décennie 2010).
Deux immigrés chinois sur trois recensés en France résident en Île-de-France, où ils sont fortement représentés dans certains secteurs comme la restauration, les bars-tabac ou le commerce de gros. Les migrants économiques en Île-de-France sont massivement présents sur le marché du travail dit « ethnique » – c’est-à-dire que leur employeur et la majorité de leurs collègues (ou de leurs employés pour les chefs d’entreprise) sont également chinois et que la langue parlée sur le lieu de travail est le mandarin ou un dialecte chinois. C’est le cas de 67 % d’entre eux,
Les migrants économiques sont plus âgés et moins diplômés que les immigrés entrés en France pour y faire des études supérieures et qui sont restés. Ils ont une moins bonne maîtrise du français et leurs réseaux de sociabilité et professionnels restent ancrés dans un entre-soi reposant sur leur origine régionale ou nationale. C’est moins le cas des anciens étudiants internationaux.
Loin de former un groupe soudé et monolithique, les immigrés chinois en Île-de-France ont des profils diversifiés, qui s’accompagnent d’une diversité de leurs liens sociaux et des modalités de leur insertion à la société d’accueil.
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- Authors
- Isabelle Attané - Institut national d’études démographiques (INED) et Giovanna Merli - Sanford School of Public Policy et Duke Population Research Institute, Duke University
- Geographic area
- France
- Contributor type
- Universitaires et experts
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