En réponse à une saisine de la Délégation interministérielle à l'accueil et à l'intégration des réfugiés, la Plateforme RSE a identifié les facteurs clés de succès pour favoriser l'intégration professionnelle des personnes réfugiées en France.
En France, les entreprises rencontrent des difficultés de recrutement, notamment sur les métiers en tension. Les personnes réfugiées, dont le statut est défini par la Convention de Genève de 1951, constituent un vivier de recrutement sous-exploité. De plus, les demandeurs d’asile, en attente de la reconnaissance du statut de réfugié, ont un accès limité au marché du travail. Ils ne peuvent travailler que six mois après le dépôt de leur demande, ce qui les place dans une situation de précarité et complique leur intégration professionnelle.
Après l’obtention du statut de réfugié, les démarches administratives sont encore longues et complexes. Les difficultés de reconnaissance des diplômes acquis à l’étranger constituent un obstacle pour accéder à un emploi et les procédures de recrutement ne sont pas toujours adaptées au profil des personnes réfugiées. La multiplicité des dispositifs et le manque de coordination des acteurs compliquent aussi la mise en place de parcours d’intégration efficaces et cohérents avec les besoins des entreprises. Par ailleurs, les personnes réfugiées rencontrent des difficultés pour accéder à un logement et à un moyen de transport, des difficultés communes aux personnes éloignées de l’emploi. Toutefois, la discrimination à l’embauche, qu’elle soit directe ou indirecte, reste un obstacle majeur.
Malgré ces difficultés, il existe des leviers pour favoriser l’intégration professionnelle des personnes réfugiées. La création d’un guichet unique départemental dans le cadre du programme AGIR (Accompagnement global et individualisé des réfugiés), en cours de déploiement en France et dans les territoires ultramarins, veut constituer une réponse à la double problématique d’accès à un emploi et à un logement. De même, les initiatives locales sont nombreuses et sont un levier majeur pour favoriser l’intégration des personnes réfugiées, notamment grâce aux Contrats territoriaux d’accueil et d’intégration (CTAI). Les entreprises jouent par ailleurs un rôle clé. Un éventail d’outils peut être mobilisé pour faire évoluer les pratiques de recrutement, mieux identifier les compétences et former les personnes réfugiées. En outre, les opérateurs de compétences (Opco) sont de précieux soutiens pour la formation des personnes réfugiées.
Dans un contexte français de pénurie de main-d’œuvre et de métiers en tension, les personnes réfugiées constituent un vivier de recrutement en proposant des compétences précieuses qui peuvent stimuler l’innovation et la créativité au sein des entreprises. Elles apportent aussi une richesse culturelle dans l’entreprise et, plus globalement, à la société. Toutefois ce potentiel est sous-exploité en France. Il s’agit ici d’une situation paradoxale.
L’intégration professionnelle des personnes réfugiées ne diffère pas en tant que telle de l’intégration des personnes éloignées de l’emploi mais implique une approche systémique et coordonnée entre tous les acteurs. Une intégration professionnelle réussie repose ainsi sur quatre piliers : la maîtrise de la langue, l’intégration culturelle, le logement et le niveau de qualification reconnu au regard des besoins de recrutement.
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- Plateforme RSE -(Plateforme nationale d’actions globales pour la responsabilité sociétale des entreprises)
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- France
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- Acteur du gouvernement national
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